216, Rivoli
Extrait :
Papa
La fille pense à ses origines. La facture classique
est une seconde peau, un héritage lourd dont elle
voudrait se défaire. Caméléon, pour passer de son
milieu naturel à un autre qui lui est absolument
étranger, elle prend l'apparence d'un motif
écossais. Elle pense à son grand-père. Digne, chic
toujours parfaitement soigné, il est sa référence.
Une allure. Un style. Une démarche. Un homme
droit sur qui son coeur se repose. Né avec le
XXème siècle, le XXIème ne l'a pas oublié. Le joint a remplacé la pipe. De son costard, le pantalon a glissé des fesses. Aujourd'hui, le bourgeois a valeur de rappeur. Le beau a pris le goût du jour, le charme classique s'est adapté à la poudre des faux-bourges.
Maï
Maï comme sa mère Maité. Sa mère qui à travers
elle, s'émancipe. La bataille n'est pas gagnée,
pourtant. Prisonnière d'une photo jaunie, il faut
briser la glace du noir et blanc. Ça se fait dans le
velours. Maï découvre le rose d'un costume aux
1000 perspectives. Un ourlet bien léché, une
couture inattendue, un pli ourlé, le trait est
maitrisé. Maï se plie à la fantaisie d'une couleur
sans frise emberlificotée. Alors cadrée par une
technique parfaite, elle s'échappe de l'ostentatoire, débride son imagination en harmonie avec une légère fantaisie. La liberté cernée par une maille maitrisée, la mère s'échappe sous le regard de sa fille, amusée.
Charles Ingals
La fille aime déplacer les choses. Elle profite d'un
voyage de travail pour se faire un week-end jeune
en Italie, tomber amoureuse de Rome plutôt que
de son petit ami. La fille se conduit en garçon en
écoutant Giovannotti. Conductrice émérite, elle ne laisse pas place au hasard dans la taille du
costard. Elle chausse des talons hauts pour calmer
les hommes à l'usine. En lutte contre une nature
trop nature, elle planque ses secrets de fabrica
tion. Sa marque s'est créée dans les traces d'un
aspirateur que passa son papa, un après-midi de
fortune, alors qu'elle l'avait mis dehors la veille
parce qu'il n'y croyait plus. La fille aime faire le
ménage pour laisser la place... à sa création.
Papa
La fille pense à ses origines. La facture classique
est une seconde peau, un héritage lourd dont elle
voudrait se défaire. Caméléon, pour passer de son
milieu naturel à un autre qui lui est absolument
étranger, elle prend l'apparence d'un motif
écossais. Elle pense à son grand-père. Digne, chic
toujours parfaitement soigné, il est sa référence.
Une allure. Un style. Une démarche. Un homme
droit sur qui son coeur se repose. Né avec le
XXème siècle, le XXIème ne l'a pas oublié. Le joint a remplacé la pipe. De son costard, le pantalon a glissé des fesses. Aujourd'hui, le bourgeois a valeur de rappeur. Le beau a pris le goût du jour, le charme classique s'est adapté à la poudre des faux-bourges.
Maï
Maï comme sa mère Maité. Sa mère qui à travers
elle, s'émancipe. La bataille n'est pas gagnée,
pourtant. Prisonnière d'une photo jaunie, il faut
briser la glace du noir et blanc. Ça se fait dans le
velours. Maï découvre le rose d'un costume aux
1000 perspectives. Un ourlet bien léché, une
couture inattendue, un pli ourlé, le trait est
maitrisé. Maï se plie à la fantaisie d'une couleur
sans frise emberlificotée. Alors cadrée par une
technique parfaite, elle s'échappe de l'ostentatoire, débride son imagination en harmonie avec une légère fantaisie. La liberté cernée par une maille maitrisée, la mère s'échappe sous le regard de sa fille, amusée.
Charles Ingals
La fille aime déplacer les choses. Elle profite d'un
voyage de travail pour se faire un week-end jeune
en Italie, tomber amoureuse de Rome plutôt que
de son petit ami. La fille se conduit en garçon en
écoutant Giovannotti. Conductrice émérite, elle ne laisse pas place au hasard dans la taille du
costard. Elle chausse des talons hauts pour calmer
les hommes à l'usine. En lutte contre une nature
trop nature, elle planque ses secrets de fabrica
tion. Sa marque s'est créée dans les traces d'un
aspirateur que passa son papa, un après-midi de
fortune, alors qu'elle l'avait mis dehors la veille
parce qu'il n'y croyait plus. La fille aime faire le
ménage pour laisser la place... à sa création.